La question semble incongrue mais les responsables de formations et les éditeurs de presse commencent à se la poser.
Journalism.co.uk évoque le cas de Adrian Holovaty, un développeur devenu responsable éditorial chargé de l'innovation rédactionnelle au Washington Post/Newsweek Interactive et lance le débat: les reporters doivent-ils apprendre à coder en plus de leurs compétences habituelles ?
La Northwestern University, dans l'Illinois, a lancé une formation de journalisme pour les développeurs. Un exemple à suivre pour les écoles de journalisme françaises ?
David Cohn, un jeune reporter de 25 ans, en est persuadé : le journaliste de demain devra apprendre à coder.
Pas d'accord, Dan Gillmor, le père du "citizen journalism", pense surtout que les journalistes devront apprendre à travailler main dans la main avec les équipes de développement.
Enfin, Alfred Hermida, formateur et anciennement journaliste à la BBC, reconnait que tous les journalistes n'ont pas apprendre à programmer, mais que l'industrie des médias a besoin de "geeks", de personnes qui comprennent les nouvelles technologies pour développer les nouvelles formes de journalisme.
Il manque aujourd'hui cruellement de passerelles entre le monde du développement et celui de la presse. Et amener des hackers aux métiers du journalisme est une très bonne chose. La profession s'est toujours nourrie d'éclectismes et de souplesse. Les nouveaux outils de l'info sur le Web restent encore à inventer. Ce sont ces "geeks" là qui, sans doute, aideront à défricher les médias de demain.
Mais l'Internet est d'abord une question d'usage plus que de technologie. Et il le sera de plus en plus. La révolution du Web2.0, qui est d'abord une mutation sociale, en est le meilleur exemple. Bien comprendre les usages, tout l'enjeu est là.
La crise des médias d'aujourd'hui n'est-elle pas d'abord une crise de générations ?