Deux jours plus tôt, il proposait également une white list et une black list de ce qu'il faudrait supprimer dans les rédactions, et ce sur quoi il faudrait investir (Eric Scherer en a fait une excellent synthèse sur son blog "AFP Mediawatch"). Décoiffant!
- Google est très bon en technologie, les journaux non. La culture industrielle est bien ancrée: ils ont touours imprimé et distribué leurs journaux. Ils font pareil sur Internet.
Puisque c'est le contenu plus que le site web qui compte ("si l'information est importante, elle saura me trouver") laissons donc Google, les agrégateurs et les réseaux sociaux s'occuper de leur métier: la technologie et la distribution. Logique? Révolutionnaire! "Cessons donc de nous différencier par la technologie, mais par le contenu".
Jarvis rebondit en fait sur un commentaire de Bob Wyman, qui travaille chez Google :" Puisque Google est capable d'héberger les journalistes citoyens gratuitement, ils doivent pouvoir le faire également gratuitement pour les journaux (...), ils ont tous les outils nécessaires pour ça."
"Voici mon conseil, journaux ("papers") : Sortez le plus vite possible du buisiness de la fabrication, de la distribution et de la technologie. Eteignez les rotatives. Externalisez les ordinateurs. Externalisez l'editing en Inde ou chez vos lecteurs. Collaborez avec le public. Et, ensuite, demandez vous qui vous êtes. La réponse importe vraiment..." (J.Jarvis)
"Il faut choisir son business, son métier", résume le blogueur. "Le nôtre c'est le journalisme."
L'argent économisé sur la fabrication et la distribution irait donc au journalisme, mais quel journalisme?
Dans un autre post, Jeff Jarvis propose une liste de ce qu'il faut supprimer, alléger ou enrichir dans les rédactions. A lire (et à compléter ici)
(Le résumé en français est ici)
Que préconise-t-il ?
1- Faites ce que vous savez faire bien, et faites des liens vers le reste.
2- Les journalistes doivent accompagner et éduquer les lecteurs et les citoyens pour les aider à remonter leurs propres reportages, témoignages et opinions.
3- Payez des blogueurs.
4- Que restera-t-il aux journalistes, demain? L'investigation notamment. Mais ça coûte cher. D'où l'intérêt d'économiser sur le reste (editing, breaking news, chroniques, technologie...). Mais le journalisme d'investigation est l'un des rares secteurs où les médias doivent pouvoir faire appel aux contributions du public, voire au mécénat.
En résumé: puisqu'il y aura moins d'argent demain dans les médias (moins de journalistes, mais pas moins d'information), devons-nous, comme le suggère Jarvis, prioriser à l'extrême?
Avec une seule question clef: quel est votre métier?