dimanche 6 janvier 2008

Informer a-t-il encore un sens?

Voilà une bonne question pour démarrer l'année 2008. C'est également le titre du dossier du numéro de janvier de la prestigieuse "Revue des deux mondes" qui, depuis 1826, a survécu à tout, même à Internet.

J'y suis notamment interviewé, parmi d'autres confrères, par Thomas Bronnec. En voici deux extraits, sur la mutation du journalisme:

Le nouvel ADN de l'information:


"Il y a eu une mutation de l'information. Le public a un temps d'avance sur les journalistes qui doivent comprendre comment fonctionne aujourd'hui cette nformation. Pour être clair, ils n'ont pas encore décodé son nouvel ADN". La conversation avec le public n'est que l'un des nouveaux gènes qui composent la nouvele séquence génétique de l'information.


L'info comme un filet de pêche:


"Personne ne s'attend à ce que les internautes deviennent journalistes, on espère plutôt qu'ils aident les journalistes à mieux faire leur travail".
"Quand j'ai commencé à m'intéresser aux blogs, j'ai tout de suite fait le lien avec le système des correspondants locaux en presse quotidienne régionale: des gens qui n'étaient pas journalistes de métier, mais qui produisaient une information de proximité. Je me suis dit que les blogueurs, c'était cela: des gens qui témoignaient de ce qui se passait dans leurs sphères de vie, des fans de handball, des excités de la marque Apple, des spectateurs de concert..."
L'information est en train de changer mais le journaliste (...) reste (...) un métier: raconter, vérifier. Internet lui rappelle juste qu'une story, comme disent les Anglo-saxons, n'est pas une bouteille lancée à la mer. C'est plutôt un filet de pêche dans lequel le journaliste trouvera, en le remontant, des critiques, des compléments, des témoignages et des idées.


Dans le même dossier, un entretien avec Jean K.Min, responsable sud-coréen du site participatif d'actualité "Ohmynews".


Le journalisme citoyen menace-t-il la profession de
journaliste?
"Je tiens à rassurer les journalistes: on aura toujours besoin de journalistes professionnels. Il faut bien qu'il y ait quelqu'un qui suive quotidiennement l'actualité! On ne peut pas demander aux journalistes amateurs d'abandonner leur métier et de, soudainement, se mettre à suivre le président dans tous ses déplacements. Seulement, ils excercent une saine émulation sur les journalistes professionnels qui, pour justifier leur statut, doivent désormais rivaliser d'exigence et de qualité. Et pour cela ils ne se dispenseront pas de réinventer leur rôle (...). L'information est devenu une conversation. L'article sera seulement le début de cette conversation."

2 commentaires:

Damien Van Achter a dit…

entièrement d'accord avec ces 2 réflexions. Elles s'appliquent à tous les jorunalistes, aussi bien papier que radio et télé ... ils vont devoir aborder leurs métiers sous un nouvel angle .. c'est sans doute ça le plus difficile à faire passer au sein des rédactions (typiquement "vous n'allez pas travailler plus, mais autrement")

Anonyme a dit…

Le journalisme doit en effet intégrer des mutations et ainsi adopter de nouveaux angles pour continuer à capter un public. Pourquoi pas le journalisme d'investigation qui tend à disparaitre et qui donne l'impression de ne pas lire de l'info prémachée?

Bravo pour ce blog et bonne continuation!