Si la presse belge a eu, à mon avis, tort d'attaquer Google News de la façon dont elle l'a fait, la vigilance dont font preuve les journaux n'est pas un combat aussi vain qu'on veut bien le dire.La presse écrite et digitale a tout intérêt à faire pression aujourd'hui sur Google. Pas pour protéger leur audience (à laquelle, au contraire, Google contribue) ou leurs textes et photos (Google News n'affiche qu'une accroche), mais parce qu'il y a sans doute un avenir pour l'info payante sur Internet.
Et Google le sait. Le patron de Google News, Nathan Stoll, l'expliquait en apparté à l'issue de sa conférence lors du congrès mondial des journaux de Moscou : "Je ne suis pas pour le tout gratuit. Si payer est pratique pour les gens, alors il faut faire payer. Mais rien ne bougera tant que payer 1$ sur Internet sera compliqué pour le client" (je cite de mémoire).
Autrement dit, l'avenir du payant est dans celui du micro-paiement. Qui existe aujourd'hui (Paypal, Click and Buy, Internet+...) mais il manque encore un système universel, ou un environnement à la I-Tunes.
Google le sait très bien puisque la firme californienne travaille sur des solutions de ce type.
Google News est plutôt bien placé pour développer demain le I-Tunes de l'info : sur le Net, sur mobile et pourquoi pas le futur e-paper, on pourra acheter une partie de son info (reste à savoir quel type de contenu multimédia à valeur ajoutée les internautes sont prêts à payer au clic). L'argent étant reversé aux producteurs de l'info. Pourquoi un agrégateur comme Google News et pas une boutique pour chaque média ? Parce que seul un système universel et personnalisable, façon Google desktop ou Netvibes sera capable de réunir la masse critique pour faire fonctionner le système.
Les journaux ont donc intérêt à maintenir une pression (amicale s'entend) auprès de Google sur le respect des droits d'auteur, s'ils veulent rester dans la course et devenir les acteurs des modèles payants de demain.






