mercredi 3 janvier 2007

Le "User generated content", une chance pour la presse traditionnelle


C'est ce qui ressort de l'édition 2007 du Deloitte Trends Predictions, un rapport sur les tendances dans les médias pour cette année.
Pour le consultant newyorkais, interviewé par Reuters, l'explosion du contenu généré par l'utilisateur ("User generated content"), couronné par le rachat de YouTube par Google en 2006, ne serait pas une mode mais une tendance de fond destinée à durer. Et les médias traditionnels seraient les mieux placés pour intégrer ce contenu pour enrichir leurs sites.
Il ne s'agit pas de surfer sur l'engouement du "tout le monde peut être célèbre 5mn", dont le public se lassera comme il s'ennuie aujourd'hui de la téléréalité. Il s'agit plutôt d'intégrer cette nouvelle pratique sociale qu'est la volonté de participer.
L'avenir n'est donc pas à la création de nouvelles plateformes de "user generated content", mais plutôt à l'éditorialisation de cette participation à l'information. Une validation du phénomène dans le processus d'information. Matérialisé par un travail de mise en valeur et de conversation pour lequel les médias traditionnels, papier ou télé, ont toute légitimité (encore faut-il savoir le faire, comme le rappelle Julien Jacob).

Dans cette optique, le rachat par le groupe McClatchy (patron des quotidiens "Fresno Bee" et "Modesto Bee") de deux sites locaux de "journalisme citoyen" , FresnoFamous.com et ModestoFamous.com, semble symptomatique. Le groupe californien vient juste de revendre son quotidien régional phare "The Star Tribune", 50% en dessous de son prix d'achat en 1998.
Je vous conseille d'ailleurs d'aller visiter ces deux sites hyperlocaux particulièrement bien faits et jouant sur la communauté. On peut regretter cependant que les plateformes soient volontairement séparées des sites des deux quotidiens.

"Mix up professional and citizen reporting" (mixez les reportages pro et citoyens) conseille Steve Outing de Editor & Publisher aux petits journaux.
Avec l'intégration des rédactions web et papier (après le New York Times, le Washington Post est en train de s'y mettre) -une autre grande tendance- l'année 2007 sera bien sous le signe du contenu estampillé "YOU".

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce modèle peut-il inspirer la PQR française et le cas échéant, à quel horizon ?

Benoit Raphael a dit…

La PQR y arrive tout doucement. La dépêche a lancé il y a quelques mois un site de journalisme citoyen (ici à côté de son site institutionnel.
La presse locale est confrontée à un vrai problème de culture digitale qui échappe à ses cadres. Ce n'est pas un mince obstacle. Evoluer dans ce contexte là est très difficile.
Seulement,jusque là, aucun concurrent sérieux n'est venu bousucler la PQR sur le terrain du local. A part les petites annonces, où la PQR a déjà perdu trop de terrain. Ce qui ne facilite pas les prises de risques.
Il faut beaucoup de courage et d'audace de la part d'un patron pour faire ce qu'il faudrait faire aujourd'hui sur le Net. La presse n'a plus autant de moyens qu'elle en avait il y a 5 ou 10 ans.