C'est le résultat étonnant d'une enquête présentée aujourd'hui par le World Editors Forum, Reuters et Zogby, et réalisée auprès de 435 cadres dirigeants de la presse écrite dans le monde.
Selon ce premier "baromètre de la rédaction", les rédacteurs en chef ont donc plutôt confiance en l'avenir de leur titre. Même parmi les journaux qui ont vu leur diffusion diminuer au cours des cinq dernières années, 80 pour cent des journaux sondés restent optimistes."
Et même si 35% seulement "estiment que le journal imprimé conservera sa suprématie".
"51% sont convaincus que la qualité du journalisme va s'améliorer." 3/4 d'entre eux pensent que le renforcement de l'interactivité entre lecteurs et médias va dans le sens de cette amélioration.
Les 2/3 pensent "que les pages d'opinions et d'analyses prendront de l'importance", ce qui va dans le sens du web et de la conversation.
A ce propos "huit journaux sur dix considèrent le Web et les nouveaux médias comme un complément souhaitable au journal."
"40 pour cent des rédacteurs en chef pensent que le Web deviendra le moyen le plus courant pour s¹informer d'ici dix ans ." Un sur dix pensent qu'il s'agira plutôt du téléphone portable, et 7% citent le e-paper (le papier électronique).
Sur la gratuité : "les journaux interrogés sont divisés presque équitablement entre ceux qui pensent que la plupart des informations, tant imprimées qu'en ligne, seront
gratuites dans l¹avenir et les autres."
La conviction est là, reste la mise en oeuvre. Pas simple. Bonne nouvelle : les rédacteurs en chef "réalisent que le contenu est plus important que jamais et que la diminution des ressources éditoriales n'est pas du tout une solution efficace", constate Bertrand Pecquerie, directeur de World Editors Forum. "Le remodelage de l'information se fera avec les journalistes, plutôt qu'à leurs dépends."
Il faut donc former, c'est désormais une priorité des cadres dirigeants de la presse. Mais aussi recruter de nouveaux journalistes et les mettre au coeur de ces nouveaux moteurs d'information. Il ne faut plus voir Internet comme une machine à distribuer l'information du journal, mais comme une plateforme nouvelle, intégrant le papier, mais avec des modes de fonctionnement éditoriaux spécifiques.
"La grande majorité des rédacteurs en chef estime que le rôle des journalistes est de "converser" avec les lecteurs plutôt que de leur "donner des leçons"", complète Monique Villa, directrice générale de Reuters Media. On est au-delà de la conversation, je pense : converser avec l'internaute mais aussi éditer et valoriser ses contributions à l'information.
Cette étude est publiée dans le dernier numéro de l'étude annuelle "Trends in Newsrooms",qui vient de paraître.
1 commentaire:
Le 51% convaincu que la qualité du journalisme va s'améliorer... Bon, espérons...
En fait, comment un réd'en chef pourrait-il travailler sans avoir espoir en l'avenir de son journal? Voilà qui explique peut-être en partie cet optimisme à hauteur de 85%
Merci pour cette info très intéressante.
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