dimanche 14 janvier 2007
Presse écrite : peut-on croire au retour à l'équilibre ?
Une récente étude (lire l'article ici et ici en anglais) a révélé une halte dans la dramatique chute des ventes de quotidiens aux Etats-Unis. Le lectorat régulier était passé de 47% en 2002 à 44% en 2004, mais ce chiffre n'a plus bougé depuis. Une nouvelle qui, après des années de catastrophisme, a l'air de générer, outre-atlantique, une vague inattendue d'enthousiasme...
Mais aussi en France : jeudi dernier, le président du quotidien français Sud Ouest, Jean Claude Bonnaud, s'est dit "convaincu que la baisse de la diffusion de la Presse quotidienne régionale n'est en aucun cas une fatalité" (lire l'article ici). Le journal local prépare une nouvelle formule pour 2008.
Du coup, on se prend à croire à la fin du déclin. Méthode Coué ou vraie vision ? D'un point de vue purement théorique, l'idée n'est pas complètement irréaliste. La chute relative (tous les journaux ne chutent pas) a peut-être une limite. On peut en effet imaginer que, après avoir perdu un certain nombre de lecteurs, la presse écrite finisse par atteindre un seuil en deça duquel elle ne descendrait pas. Une sorte de noyau dur. Pourquoi ?
Qu'observe-t-on aux Etats-Unis ? Le lectorat quotidien d'Internet est de 22%, contre 44% pour la presse écrite. Or, après une hausse phénoménale (on partait de zéro), la tendance sur le Net est naturellement au ralentissement. En face, la chute des ventes papier a explosé, avant de ralentir puis de stagner. On pourrait donc conclure qu'un équilibre est en train de s'opérer.
On a d'ailleurs quelques exemples de quotidiens lancés récemment sur le marché, qui semblent avoir trouvé leur public.
Tout bon produit se vend, à condition de bien cibler son lectorat, de lui offrir ce dont il a besoin et de concentrer les coûts sur ces objectifs.
Il n'y a donc pas de raison que la presse écrite échappe à cette règle. Il n'y a pas de transfert à 100% du lectorat papier vers le Net. Les usages n'y sont pas les mêmes. Par contre, avec le vieillissement de la population internaute, le lectorat a tendance à se confondre. Il faut donc aujourd'hui cerner les usages plus que les populations.
Et vous, pensez-vous que la baisse de la diffusion des journaux peut être durablement enrayée?
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4 commentaires:
A voir le succès (en Suisse romande) des gratuits (Le Matin bleu et 20 Minutes par exemple), on s'aperçoit qu'on touche aussi les ados avec les journaux papier (alors qu'il s'agit plutôt de la génération associée au web). Ces gratuits sont un bon début pour "récupérer" ce lectorat, à condition que la qualité du contenu soit là: quel que soit le sens dans lequel on tourne la question, c'est seulement lorsque le contenu est en phase avec ce qu'attendent les lecteurs ET que l'info publiée est de qualité (pas juste du copié-collé d'extraits,de publireportage ou encore communiqués de presse).
J'ai personnellement la chance de piloter un bimestriel gratuit d'info micro-locale (12 pages tirées à 8000 exemplaires un mois sur deux): c'est impressionnant le succès de ce journal! Il est maintenant complété par un blog. Le journal comble un manque côté information et accompagne les habitants dans les réflexions sur les choix de société qui se présentent à eux. Surtout, il les aide à se connaître entre eux. Depuis le lancement du blog, l'équilibre s'instaure entre l'info papier et l'info en ligne.
J'ai l'impression que les jeunes lisent les quotidiens nationaux et régionaux. Le problème c'est qu'ils ne les achètent pas. Ils les lisent soit au café, soit à la médiathèque, soit chez leurs parents...
Ils lisent également les quotidiens gratuits dans les grandes villes ainsi que les sites d'information gratuits.
Le presse écrite les intéresse donc.
La question est: comment les amener à acheter un quotidien payant ou consulter un site payant ?
Je ne crois pas à une chute irrémédiable de la presse écrite. Je pense que nous nous sous situons dans une période de transition où la presse traditionnelle doit se remettre en question.. J'ai l'impression que cela passe par des journaux locaux, proposant des informations de proximité.Le Web et les blogs ne sont pas capables de donner cet aspect de communauté géographique.
suis d'accord avec vous trois, surtout avec collier. Je pense que le "bon vieux journal" ne va pas disparaître, au contraire, je pense qu'Internet, malgré son "réseau mondial virtuel" ne peut pas remplacer le support papier, c'est toute une histoire de support et de plaisir, une question du toucher etc.
Les gratuits ne me plaisent pas plus que ca et c'est bien. D'une part ils permettent de s'informer rapidement le matin, mais d'autre part la qualité devrait augmenter et s'améliorer. Dans tous les cas, les gratuits devraient être une forme de bonbon qui donne envie aux jeunes d'aller plus loin, mais également valable pour les plus âgés.
Internet est une chance pour la presse, mais il faut passer le cap et ne pas le voir comme une concurrence fatale, plutôt comme une source d'inspiration qui lui permettra de s'affirmer authentiquement à côté du monde du www...
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