Malgré une progression de 75% en 2005, écrit-il dans le magazine Stratégies du 23
février dernier, "la publicité en ligne ne représente que moins de 6% des budgets publicitaires et il n'est pas rare d'entendre des professionnels du marketing faire part ouvertement de leur scepticisme sur l'efficacité de ce média. Depuis deux ans, presque tous y ont pourtant goûté au moins une fois, mais la plupart d'entre eux n'en ont pas retiré le retour d'expérience escompté."
Bref, ne nous emballons pas, semble-t-il nous dire: si Internet représente l'avenir, la pub en ligne ce n'est pas encore ça.
Pourquoi donc ? Ce n'est évidemment pas une question d'audience. Il suffit de jeter un oeil sur l'OJD pour se rendre compte que l'audience des sites de news est en train de dépasser celle des quotidiens. La vraie raison de cette méfiance légitime des annonceurs, c'est la méconnaissance de l'outil par les publicitaires eux-mêmes.
"Les campagnes en ligne s'achètent en effet encore trop souvent comme un spot TV ou radio, ou comme la quatrième de couverture d'un magazine, sur un modèle d'achat d'espace lié au volume d'exposition de la publicité."Les schémas de lecture des internautes sont pourtant radicalement différents de ceux des lecteurs ou des télespectateurs, beaucoup plus passifs. La pub sur Internet doit être interactive, et donc ludique, utile ou intéressante. Sinon l'internaute ne clique pas. Et le clic, c'est le nouveau modèle économique de la pub. L'éditeur est rémunéré à la transaction, ou au clic.
"On évoque désormais le concept de marketing à la performance", explique Charles-Henri Mourre.
Quand la pub n'est pas efficace sur Internet, c'est parce qu'on n'a pas exploité ses outils : ni les bons formats (rich media, advergaming, référencement...), ni le bon modèle économique (paiement à la transaction...).
Avec ses techniques de mesures bien plus précises et fiables que celles des médias traditionnels, Internet a tout d'un paradis pour les annonceurs... et les éditeurs.
La grande bataille de demain sera d'ailleurs celle de la qualification de l'Internaute. Exploiter l'interactivité pour mieux connaître son "client", et lui fournir la publicité qui l'intéresse. On ne vend plus d'espace (ni de "temps de cerveau disponible"), mais une fenêtre de dialogue avec un internaute consentant. On est bien loin du concept d'audience cher aux médias de masse. C'est même tout le contraire.
2 commentaires:
Bonjour, intéressant comme note...
Une petite remarque : à priori (mais je peux me tromper) le clic comme nouveau modèle économique de la pub dans ce cas ce n'est plus de la pub mais du marketing direct. (et là l'économie n'est plus la même - il y a du ROI à dans l'air...)
Nous connaissons les niveaux de marge de la pub traditionnelle (en presse, télé, radio). Tout repose sur un rapport de force.(Puissance/audience).
Mais, sur internet, avec :
-> un prix variant de 2 à 50 euros la banniere
-> une forte concurrence des gros générateurs de pages vues "non éditoriaux"
-> un coût de création de la page vue "éditorial" pour un site de presse 2 à 3 fois plus cher que pour tout site basé sur un service automatisé (type moteur de recherche, forums etc)...
= il est indispensale de vendre cher l'espace de pub sur internet pour un site de presse (si on veut générer de la marge)
mais si en plus il faut mesurer l'efficacité du coût/contact (via un taux de clic par exemple) je connais plus d'un site de presse qui va avoir du mal à vivre ! (surtout en tant que site de destination...)
non ?
à suivre...
céd
PS : bravo pour ce blog. Bonne continuation...
Oui. Avec le modèle actuel, sans doute. C'est à dire avec un modèle de publication en ligne calqué sur le papier (finalement, que font les médias traditionnels en ligne sinon basculer leurs production papier sur leurs sites Internet ?).
J'aurai pu rajouter un chapitre à ce post sur ce sujet. Car une révolution en entraîne une autre. Il faut également faire évoluer le modèle de l'info en ligne (avec de nouveaux outils), et réflechir à d'autres moyens de financer l'information. Pas seulement par la pub traditionnelle. Mais aussi en tenant compte de la possibilité de qualifier l'internaute grâce à ces nouveaux outils de l'info. Tout passe par l'interactivité.
Avec Internet, nous devons tenter de trouver d'autres modèles que celui de "je vends mon information" (qui est une logique de presse écrite).
J'ai personnellement quelques idées là dessus. Mais il y a encore beaucoup de choses à inventer. Ce qui ne parait pas viable ou sérieux aujourd'hui sera peut-être la bonne idée de demain.
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