Après le Guardian (lire ici et ici) la semaine dernière, c'est le quotidien The Times qui vient de prendre la décision de pousser ses lecteurs sur le web. Le rédacteur en chef du "Times Online", Peter Bale, a annoncé qu'il allait demander à ses correspondants à l'étranger d'écrire leurs articles "en direct" de sorte à les publier sur Internet sans attendre la publication papier.
La décision est à la fois logique et révolutionnaire. Révolutionnaire dans le sens où elle marque, pour la première fois pour des quotidiens de façon aussi forte, la volonté de privilégier l'Internet à la version papier. Ce qui n'est pas rien. Même si les coûts de production sont énormes, les revenus des journaux proviennent toujours essentiellement des ventes des éditions papier. Et que si un quotidien peut fournir du contenu web à volonté (au contraire des enterprises pure Web), c'est parce qu'il bénéficie de toute la "news organization" du journal (notamment les correspondants à l'étranger). Une machine qui ne pourrait jamais tourner sans les revenus de l'édition papier.
Mais la décision est logique : le business model du quotidien payant est mort, alors que le Net est en pleine expansion. Il est donc normal que le Guardian et The Times agissent en cohérence : l'Internet est les coeur de toutes les stratégies développement des journaux, dans le monde entier. Puisque l'on considère qu'Internet c'est l'avenir, pourquoi ne pas le favoriser ?
Reste à savoir si ces deux quotidiens ne risquent pas de tuer l'ancienne poule aux oeufs d'or avant que la nouvelle ne soit en âge de donner de bons oeufs. L'avenir le dira. Mais il sourit généralement aux audacieux... Le Times Onlines annonçait la semaine dernière une explosion de son audience : 8 millions de visiteurs contre 1,5 million il y a à peine 18 mois. On comprend mieux leur audace...
(Source : Journalism.co.uk et Editors Weblog)
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