Histoire de poursuivre la réflexion engagée dans mon précédent post (ici), je vous conseille de lire celui d'Emmanuel Parody (ici). Emmanuel cite un article de Scott Donaton sur Advertising Age (ici, en anglais, repris par Publishing 2.0) qui présente un scénario pour la fin des journaux papier. Les auteurs reprennent ce que je décrivais ce matin : c'est à dire l'effet ciseau entre des coûts de production de plus en plus élevés, et une progression des revenus pas assez importante. Je dis "pas assez importante", plutôt que déclinante parce que, en terme de publicité, la courbe descendante proposée par Publishing 2.0 ne peut pas être généralisée. Si la diffusion est globalement en déclin, les revenus publicitaires du papier ne baissent pas partout (en France ils baissent dans la presse nationale mais augmentent dans la presse régionale). Ce qui est sûr, c'est que ces revenus ne disposent pas de marge de progression importante, en tout cas suffisante pour pallier la hausse de coûts et la baisse des ventes. C'est la seule marge pour l'instant, puisque peu de quotidiens (à part le Figaro cette semaine) n'osent augmenter encore un prix de vente déjà élevé.
Quoi qu'il en soit, un jour arrivera où la courbe des coûts croisera structurellement celle des revenus. "Même ceux qui pensent qu'un basculement du papier vers le modèle digital est inévitable dans le futur, ne veulent pas l'admettre parce que c'est encore trop risqué", analyse Scott Donaton "Ils veulent d'abord construire l'arche qui les guidera sans danger vers ce nouveau business model avant de risquer d'assécher leurs sources de revenus actuels".
Ce ne serait donc qu'une question de temps. A peine cinq ans, calcule Publishing 2.0, pessimiste...
Pas sûr. Pas si vite en tout cas. D'abord parce qu'avant de tout lâcher et de basculer vers un business model tout neuf basé sur de nouvelles sources de revenus, on pourra sans doute déjà travailler sur les coûts de production et faire remonter la courbe malgré la baisse de diffusion (qui s'est ralentie ces dernières années). Par ailleurs, autant je pense que la focalisation sur le papier seul est un signe alarmant de faiblesse, autant je suis convaincu que la stratégie multi-supports est une force par rapport aux acteurs du Web.
1 commentaire:
Ben ça y est, Liberation n'a plus les sous pour imprimer.
Enregistrer un commentaire