Une étude publiée par le Poynter Online en septembre 2005 sur la place des médias dans la vie des Américains : la télévision est toujours en tête avec 240mn passées chaque jour devant le petit écran. Mais l'ordinateur et l'Internet se rapprochent à grande vitesse, avec 186mn/jour. Avec un avantage évident: l'utilisation du PC au bureau comme à la maison: la marge de progression est importante.
De son côté, les journaux papier ne prennent que 12mn du temps quotidien des Américains (les chiffres sont à peu près équivalents en France: entre 12 et 20 mn)
Des chiffres américains à croiser avec une étude française: D’après un sondage Ipsos réalisé pour MSN France, 61% des 15-25 ans citent Internet quand on les met en demeure de ne choisir que deux médias. Soit au premier rang devant la télévision (49%) (source L'Expansion).
On compare ici le temps passé devant chaque média et sa crédibilité. Pour les jeunes, Internet est devenu le premier média d'information. Ils seront les lecteurs de demain.
Dans cette bataille du temps pris au consommateur, l'ordinateur (mais demain peut-être le téléphone mobile) est en train de supplanter la télévision, mais avec des implications différentes: le mode de consommation n'est plus passif. L'internaute sélectionne ce qu'il veut voir ou lire, plaçant au même niveau le blog et le média traditionnel (Selon l'Ipsos, un Américain sur trois a déjà lu un blog. La moitié des lecteurs de blogues les décrivent comme donnant des informations véridiques ou relativement véridiques. Et parmi ceux qui ne lisent pas de blogues, ils décrivent ceux-ci comme étant véridiques dans seulement 22% des cas).
C'est finalement une chance pour la presse écrite. Autant elle ne pouvait pas faire grand chose face à la télévision, autant elle peut déployer toutes ses compétences sur Internet dans le traitement et l'échange d'informations. Mais pas comme nous le faisons aujourd'hui, c'est à dire en essayant de nous imposer sur le Net en tant que média. Face à la "googlisation" de l'info, c'est la notion même de média qui est remise en cause. Il ne doit plus être seulement producteur de flux mais répartiteur de flux. Il ne sert à rien d'avoir le train le plus rapide et le plus moderne pour gagner, il faut d'abord maîtriser l'aiguillage. C'est ce qu'on appelle les points d'asphyxie ou d'engorgement.
Mais il ne s'agit pas simplement de créer un portail Internet (ou mobile) bien rangé pour l'Internaute, car cela reviendrait, encore une fois, à se poser comme producteur de flux (même si celui-ci ne nous appartient pas). Il faut créer du lien, du flux, de l'échange, être au centre des communautés géographiques et thématiques, ne plus raisonner en terme de portail mais d'interconnections et de convergences. Cela veut dire qu'il faut maîtriser les outils générateurs de flux autant que le flux lui-même.
La presse écrite, et notamment locale, a une carte à jouer : en créant des communautés et des outils d'échange pour ces communautés, elle peut retrouver toute sa place. Comme elle l'était il y a cinquante ans.
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(Relativisons: selon une étude menée en Angleterre auprès des chauffeurs de taxi, des coiffeurs et des patrons de pub , 70% d'entre eux n'ont jamais entendu parler du blogging !
Par contre, on ne leur a pas demandé s'ils lisaient la presse écrite...)
(Et enfin, cette étude citée par BBC News: "L'information trouvée sur les blogs est jugée aussi crédible que celle diffusée par les magazines (49%), les journaux (46%) et la télévision (40%). Toujours selon ce sondage, cette crédibilité s'explique par le fait que les blogs sont rédigés par de vraies personnes et font état d'expériences vécues.")
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